Dans une analyse du premier tour de l’élection présidentielle en Haïti, la presse relève surtout le faible taux de participation. « Dans une élection avec une participation d’à peine 20 % du corps électoral et un président élu par cinq cent mille Haïtiens, la faiblesse des opposants et celle du gagnant du jour ne se sont jamais fait autant sentir », écrit le directeur du Nouvelliste dans son éditorial. D’après le Miami Herald, le faible taux de participation n’est pas « une garantie de stabilité politique ». L’avenir politique reste donc incertain, poursuit Frantz Duval du Nouvelliste : ce scrutin est une étape importante soit « pour sortir de la crise de succession » de l’ancien président Michel Martelly, soit « pour entrer dans une nouvelle phase de tourments ». Et le directeur du journal de conclure : « Il y a une urgence dans les deux cas de figure, il faut la recherche des dénominateurs communs du vivre ensemble et du renforcement des institutions ».
« Jovenel Moise proche du Palais national », titre pour sa part Le National. Le journal estime que l’ « offre politique » lors de ces élections était loin d’être brillante. Elle ressemble à une « chronique réchauffée de ce que nous avons connu comme mal gouvernance, dilapidation des fonds publics, mépris de la population, privilèges distribués à une caste d’ignorants et d’antinationaux ». Et le quotidien de conclure : « Le pays veut autre chose. Pas ce spectacle que nous offrent nos responsables et nos dits politiciens ».
Vers une instabilité politique ?
D’après le Miami Herald, un autre « nuage » flotte sur les résultats, ce sont les divergences au sein du Conseil électoral provisoire. Le Miami Herald rappelle que trois des 9 membres de cette instance ont refusé de valider les résultats. D’après le sociologue Fritz Dorvilier, interviewé par le journal, la faible mobilisation des Haïtiens montre qu’une majorité de la population ne croit pas en ces élections. « Ce sera difficile pour Jovenel Moïse », estime cet analyste politique, car l’opposition fera tout pour contester les résultats. La grande inconnue sera alors la réaction de la communauté internationale, conclut Fritz Dorvilier dans les colonnes du Miami Herald.
Deuxième journée de deuil à Cuba
C’est à la Une de Granma, le journal du parti communiste cubain, mais aussi du New York Times. « Qu’importe la couleur de peau ou l’âge, tout Cuba rend hommage à Fidel », écrit Granma. Le journal publie une série de photos où l’on voit entre autres les premiers dirigeants étrangers arriver à La Havane pour participer aux commémorations. Parmi eux, le président vénézuélien Nicolas Maduro. Mais ce sont surtout de nombreux Cubains qui se rassemblent un peu partout dans l’île pour rendre hommage au père de la révolution, des Cubains qui ne disent pas au revoir, mais « Hasta siempre comandante », écrit Granma.
Quel avenir pour les relations entre La Havane et Washington ?
Les funérailles de Fidel Castro interviennent à un moment crucial dans les relations entre Cuba et les Etats-Unis. C’est en tout cas l’avis du journal brésilien O Globo. Alors que des milliers de Cubains s’apprêtent à dire adieu au « lider maximo », le premier vol régulier depuis 5 décennies de la compagnie American Airlines a atterri à l’aéroport de La Havane. Selon le reporter du journal, l’avenir des relations entre les deux pays est un grand sujet de discussion entre Cubains. Car les dernières déclarations de Donald Trump qui a menacé de mettre fin au rapprochement ont semé le trouble sur l’île.
Mais le président élu mettra-t-il vraiment ses menaces à exécution ? Le Miami Herald en doute. Le journal rappelle qu’une majorité du patronat américain est favorable à la poursuite de la politique d’ouverture, pour des raisons commerciales. Et ces entreprises ne manqueront pas de faire pression sur Donald Trump. D’ailleurs en 2013, l’homme d’affaires avait lui-même exploré la possibilité de construire un terrain de golf à Cuba, en dépit de l’embargo toujours en vigueur.