Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Partis des quartiers populaires, les sympathisants de la formation politique Lavalas expriment leur colère contre le score attribué à Jovenel Moïse. Dieuseul Hippolyte refuse qu'on lui vole son vote, explique-t-il :
« Le secteur privé, avec la communauté internationale, veut faire un coup d'Etat électoral. Mais on est dans la rue pour dire que ça ne passera pas, parce que le vote du peuple est celui de la majorité. »
« Que je sache, il n'y a pas de grands électeurs dans le pays, mais ils veulent que nos votes ne comptent pour rien, ajoute Dieuseul Hippolyte. S'ils ne nous donnent pas docteur Maryse Narcisse, ils auront la casse électorale ! »
« Le peuple haïtien sait pour qui il a voté »
La police n'a pas laissé le cortège arriver à Pétionville. De colère, les manifestants ont multiplié les jets de pierres, ce à quoi les forces de l'ordre ont répondu par des grenades lacrymogènes et leur canon à eau irritante. Les yeux encore rouges, Jean Daniel est dégoûté :
« Ils ne veulent pas que le peuple manifeste, qu'il revendique ses droits. Le peuple haïtien sait pour qui il a voté. Les policiers serviles, vicieux, sans caractère ni pudeur, ne respectent pas les droits du peuple. Mais le peuple est dans la rue et va se battre jusqu'au bout. »
En réponse au parti Parti haïtien Tèt Kale (PHTK) qui appelle Jovenel Moïse « président élu », le Conseil électoral provisoire (CEP) a publié un communiqué pour rappeler que les résultats annoncés n'étaient que préliminaires.
→ Les résultats du premier tour de la présidentielle haïtienne sur le site du CEP