Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Par trois fois, en créole, en français et en anglais, devant l’assemblée générale, Ban Ki-moon a présenté ses excuses aux Haïtiens à quelques semaines de quitter son poste de secrétaire général de l'ONU. « Au nom des Nations unies, je vais vous le dire très clairement : nous présentons nos excuses auprès du peuple haïtien. » Un mea culpa pour le rôle de l'organisation dans l’épidémie de choléra qui ravage le pays.
Ces excuses, le peuple haïtien les attendait depuis six ans, estime Junia Barreau, une activiste haïtienne qui avait fait le déplacement de Montréal pour les entendre. Même si l'ONU aurait pu aller plus loin. « Le pardon est important mais le pardon ne guérit pas. On le dit souvent chez nous : on attend énormément de la communauté internationale, on attend énormément des pays membres de l'ONU pour qu'on ait un vrai plan, parce que c'est possible, on peut éradiquer le choléra », assure-t-elle.
L'ONU a officiellement présenté ce plan aux Etats membres : 200 millions de dollars doivent aller aux travaux d'assainissement pour éradiquer la maladie et 200 millions dans un fonds de compensation aux victimes qui pourrait être versés aux communautés touchées. Problème : cet argent n'est toujours pas dans les caisses de l'ONU. Car après les mots d'apaisement, les Haïtiens veulent maintenant des actes concrets.