Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
C'est une Argentine que l'on voit rarement dans le centre de Buenos Aires qui a rempli la place des deux Congrès vendredi 18 novembre. Une Argentine pauvre, qui se sent de plus en plus exclue. Des hommes et des femmes venus de lointaines banlieues, souvent avec leurs enfants, ont défilé sagement derrière les banderoles des organisations sociales.
D'habitude, ils travaillent dans le secteur informel ou pour des coopératives qui reçoivent des subventions publiques. Mais aujourd'hui, ce sont les premières victimes d'une dégradation de la situation économique, alliant inflation et récession. La vie est chère et il n'y a plus de petits boulots. Ainsi, ils réclament une loi d'urgence sociale.
« Le gouvernement ne nous aide pas »
« Beaucoup de camarades ont besoin de travailler et ils ne peuvent pas le faire parce qu'il n'y a pas de postes de travail. Le gouvernement ne nous aide pas, alors j'espère qu'avec cette marche on obtiendra la proclamation de la loi d'urgence sociale », estime Martina, membre d’une coopérative.
La puissante centrale syndicale CGT a peu ou prou accompagné le mouvement. Ses dirigeants ont exprimé leur solidarité, mais leurs militants étaient peu nombreux. Pour les salariés, les syndicats ont obtenu des augmentations et une prime exceptionnelle de fin d'année.
Les exclus ont fait entendre leur voix. Mais la majorité des Argentins continue de faire confiance au président Mauricio Macri et rien ne devrait changer dans l'immédiat.