A la Une: Donald Trump élu président des Etats-Unis

Après la victoire de Donald Trump, les quotidiens, qui ont largement soutenu Hillary Clinton, sont sonnés. Il suffit de lire le début de l’éditorial du New York Times pour s’en rendre compte : « le Président Donald Trump. Ces trois mots qui étaient inimaginables pour des millions d’Américains et une grande partie du monde résument à présent l’avenir des Etats-Unis ». Politico titre sobrement : « President Trump ».

Pour le site d’information, la victoire du milliardaire est le plus grand bouleversement de l’histoire américaine. « Trump triomphe » peut-on lire en Une du Washington Post. C’est le premier président qui n’a jamais eu de mandat politique ni servi dans l’armée américaine. Pour le Huffington Post, l’Amérique est en deuil. « L’Amérique a fait l’impensable. Donald Trump est le prochain président », écrit le site d’information. « Nous avons choisi de sauter dans le vide ». Un internaute écrit sur le site du New York Times : « l’Amérique que j’ai connue n’existe plus ».

Le mea culpa des médias

« Soyons honnête, les médias ont raté le coche », écrit le Washington Post. « Les médias n’ont pas voulu croire en une possible victoire de Donald Trump. Ils ont regardé ailleurs. Ils n’ont pas vu qu’un bon nombre d’Américains voulaient quelque chose de différent. Et alors que ces Américains ont crié haut et fort leur désir de changement, les journalistes ne les ont pas entendus. Ils n’ont pas pensé que l’enthousiasme suscité par le candidat lors de ses meetings allait se traduire en bulletins de vote. Ils ne pouvaient pas imaginer que l’Amérique qu’ils croyaient connaître allait voter en faveur d’un président qui se moque d’une personne handicapée, se vante de harcèlement sexuel à l’égard des femmes et a tenu des propos racistes, misogynes et antisémites ».

Comment expliquer sa victoire ?

« Tout d’abord il faut le reconnaître, c’est un génie du marketing politique », écrit le journal canadien The Globe and Mail. « Il a réussi l’impossible, d’abord  une OPA hostile sur le parti républicain, ensuite la conquête des principaux Etats-clés. Il a canalisé la frustration d’une partie de la population et il a compris comment s’adresser à elle. Il a réussi à gagner la confiance de ces électeurs même s’il n’avait aucune réponse à leur offrir en retour ». Le New York Times compare Donald Trump à un judoka, qui a utilisé le poids de ses adversaires à son avantage – d’abord ses concurrents républicains, ensuite les démocrates. D’après le Los Angeles Times, le pays avait un « trop grand appétit de changement ». Tout comme le mouvement en faveur du Brexit en Grande-Bretagne, la campagne de Trump a été nourrie par le sentiment d’exclusion des ouvriers blancs qui« se sentaient marginalisés par les changements culturels et économiques » du pays. « La victoire de Trump ne peut s’expliquer sans cette colère qu’une partie de la population ressent contre les élites, la mondialisation et l’immigration », conclut le Los Angeles Times.

La presse mexicaine s’inquiète

Selon El Universal, le Mexique, qui a été l’objet de multiples attaques de la part de Donald Trump, est confronté à l’un des pires scénarios possibles. Le journal rappelle les promesses du candidat : construire un mur à la frontière mexicaine, renégocier l’accord de libre-échange nord-américain et expulser des millions d’immigrants illégaux vers leurs pays d’origine. Un autre quotidien mexicain, l’Excelsior, rappelle qu’en septembre dernier, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme avait mis en garde contre l’élection de Donald Trump un président qui serait un « danger pour le monde ».

Et maintenant ? Réconcilier le pays

Avec Donald Trump à la présidence, le pays va tout de même devoir travailler dans l’unité, écrit le Dallas Morning News dans son éditorial. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, poursuit le journal conservateur texan qui avait appelé à voter pour Hillary Clinton. Les Etats-Unis sont profondément divisés,« une partie de la population jubile alors que l’autre est effondrée ». Et le Dallas Morning News de conclure : « nous sommes inquiets car nous ne savons pas, personne ne sait, comment Donald Trump gouvernera une fois installé à la Maison Blanche ».

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