A la Une: la distribution de l'aide humanitaire tourne au drame aux Cayes

Dans la ville des Cayes, chef-lieu du département du Sud, un adolescent « est tombé sous les balles de la police », rapporte Le Nouvelliste. « Cet incident est survenu alors que des agents de la police nationale haïtienne ont essayé de sécuriser un bateau d'aide humanitaire portoricain, ayant fait l'objet de plusieurs tentatives de pillages. Furieux, des habitants de la ville des Cayes ont barricadé plusieurs artères de la ville au moyen de pneus enflammés », poursuit le quotidien. « Et s'en sont également pris aux résidences du maire et du délégué départemental ».

Quatre semaines après le passage de Matthew, de nombreux sinistrés déplorent que l'aide se fasse toujours attendre. Entre temps, les incidents impliquant des convois humanitaires se multiplient. Toujours selon Le Nouvelliste, un camion de l'Unicef qui transportait des médicaments, a été attaqué vendredi dernier près de Torbeck, dans le département du Sud. « Les assaillants ont entouré le véhicule, menacé le chauffeur, arrêté et pillé le camion », explique l’Unicef dans un communiqué. L’organisation onusienne met en garde « ce genre d'incidents sont de nature à entraver notre action qui s'avère cruciale pour le bien-être des enfants et des familles ».

Venezuela : l’opposition calme le jeu pour favoriser dialogue

Au Venezuela, l’opposition a annulé le vote prévu à l’Assemblée nationale contre le président Nicolas Maduro et la marche de jeudi vers le palais Miraflores, afin de laisser une chance au fragile dialogue qui vient de débuter. Mais cette nouvelle stratégie adoptée par la coalition de l’opposition, la MUD, est loin de faire l’unanimité dans les journaux vénézuéliens ce mercredi.

« Un dialogue politique ne peut se tenir que dans des sociétés dotées d'une solide tradition institutionnelle ce qui n'est pas le cas du Venezuela », lance Version Final. Comment dialoguer avec un régime « qui enfreint les lois et qui passe outre la volonté de la population de s'exprimer dans les urnes ? », s'interroge l'éditorialiste.
El Nacional partage cet avis mais estime que ne pas participer à ce dialogue comporte également des risques. « En cas de non-participation le gouvernement ne manquera pas de pointer la lâcheté et l'incohérence de l'opposition. Une opposition qui ne cesse de répéter qu'elle cherche une issue à la crise du pays ». 
En annulant les actions prévues ces prochains jours, la coalition de l'opposition prend également un risque. Mais un éditorialiste d'El Nacional  l'unité à laquelle les différents partis de la MUD se sont finalement décidés. « Nous ne pouvons avancer qu'avec toutes les forces en notre possession ».

Dans le reste du continent américain on parle également du Venezuela : pour le quotidien péruvien El Comercio, « Maduro impose son rythme ». Alors que le journal colombien El Tiempo estime plutôt que le gouvernement chaviste et l'opposition vénézuélienne « s'accordent un sursis mutuel ».

Le Chicago Tribune reste sceptique en rappelant qu'après les manifestations massives de 2014, le gouvernement avait déjà appelé au dialogue. Mais ce processus n'avait mené à rien. « Maduro n'entamera pas de vraies réformes. Il tente de gagner du temps ».

Le Miami Herald en appelle aux autres pays latino-américains pour obliger le régime vénézuélien à prêter attention à sa population. « Hélas l'organisation des Etats américains ne garantit plus le maintien des principes démocratiques dans les pays de l'hémisphère. Et l'administration Obama s'est contentée de faire profil bas plutôt que d'être accusée de s'immiscer dans les affaires intérieures du Venezuela », constate le journal avant de conclure :« Tout ceci fait que les Vénézuéliens se retrouvent aujourd'hui seuls face à un gouvernement qui ignore qu'il est temps de partir ».

Campagne américaine : Trump a le vent en poupe

Aux Etats-Unis, à moins d'une semaine de l'élection présidentielle, Donald Trump semble avoir le vent en poupe. Selon une enquête du Washington Post, le candidat républicain devance sa rivale Hillary Clinton d’un point. Le même journal se demande si cette tendance va durer. En tout cas, hier mardi, lors d’un meeting en Pennsylvanie, Trump a donné un discours plutôt « sérieux » centré sur son rejet de l’Obamacare et des accords commerciaux. D’après le Washington Post, c’est une tentative pour séduire les électeurs centristes. La question est de savoir si le candidat républicain restera sur cette « rhétorique disciplinée » ou s’il retombera dans son discours insultant, dénonçant des élections truquées et critiquant la santé d’Hillary Clinton.
 
La candidate démocrate qui a quelques soucis avec les électeurs afro-américains. D’après les premiers résultats du vote anticipé, la communauté afro-américaine peine à se mobiliser. C’est à lire dans le New York Times qui parle d’un « problème embarrassant » pour Hillary Clinton. Par exemple, il y a quatre ans, en Floride, à une semaine du scrutin, 25% des Afro-américains avaient déjà mis leur bulletin dans les urnes. Cette année, la participation est tombée à 15%. Selon le journal, le manque d’enthousiasme parmi les afro-américains pourrait s’expliquer par un découragement lié au départ de Barack Obama.

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