A la Une: de nouvelles révélations mettent à mal la campagne Clinton

La candidate a reçu en avance des questions qui lui ont été posées lors de débats de la primaire démocrate. Wikileaks a lancé ce nouveau pavé dans la mare en publiant hier des emails piratés sur le compte de John Podesta, le chef de la campagne d'Hillary Clinton. On y trouve des courriels envoyés par Donna Brazile. Cette femme est aujourd'hui la présidente intérimaire du Comité national démocrate. Mais au moment de la campagne des primaires, Donna Brazil était commentatrice de la chaîne CNN.

Le quotidien USA Today écrit : « Dans un mail, daté du 5 mars, veille d'un débat entre Bernie Sanders et Hillary Clinton dans la ville de Flint, elle prévient : « une des questions qui sera posée demain à HRC (les initiales de Hillary Rodham Clinton, ndlr) proviendra d'une femme qui souffre d'une éruption cutanée. Sa famille a été empoisonnée au plomb et elle demandera ce qu'Hillary peut faire pour les gens de Flint si elle devient présidente ».

Après ces nouvelles révélations, USA Today publie la réaction de la chaîne CNN : « Nous avons accepté la démission de Donna Brazile le 14 octobre dernier. Son contrat avait déjà été suspendu en juillet au moment de sa prise de fonction au sein du parti démocrate. Jamais notre chaîne n’a donné à Madame Brazile accès aux questions ou autres informations en amont d'un débat. Nous sommes extrêmement mal à l'aise depuis que nous avons eu connaissance de ses interactions avec la campagne Clinton alors qu'elle était une collaboratrice de CNN ».

Pendant ce temps, la police fédérale tente de faire la lumière sur le contenu de nouveaux emails de la plus proche collaboratrice d'Hillary Clinton, Huma Abedin, alors que la candidate démocrate était secrétaire d’Etat américain. Ces courriels ont été découverts dans l'ordinateur portable de l'ex-mari d'Huma Abedin. Selon le New York Times, un programme informatique spécialement conçu à cet effet analyse depuis hier soir les nouvelles données. L'objectif : faire le tri entre les courriels déjà analysés par les enquêteurs au printemps dernier et ceux encore inconnus des policiers. Ce tri prendra aux alentours de 24 heures, précise le journal. Ensuite, les enquêteurs vont chercher dans les courriers électroniques encore inconnus les informations classées confidentielles ou secret défense. Si de telles informations étaient découvertes, les courriels seraient envoyés à d'autres agences gouvernementales afin de déterminer leur classification exacte. Mais les enquêteurs vont surtout tenter de savoir si ces nouveaux emails ont été sciemment soustraits à la connaissance des autorités « ce qui constituerait un crime », conclut le New York Times.

Le patron du FBI, qui avait révélé l'existence de ces messages, se trouve sous le feu des critiques. « Ça chauffe pour le patron du FBI », titre USA Today. « James Comey devrait démissionner », conseille l'éditorialiste du Boston Globe qui met en avant son erreur impardonnable, celle d'avoir porté atteinte à la crédibilité du système judiciaire américain. « Pas du tout », réplique William Barr dans les colonnes du Washington Post. Cet ancien procureur général et soutien de Donald Trump estime au contraire que James Comey a fait le bon choix : « La recommandation du FBI en juillet dernier de ne pas poursuivre Hillary Clinton pour l'affaire des mails était basée sur des éléments erronés », estime William Barr. « Avec la découverte des nouveaux courriers électroniques jusqu'ici inconnus des enquêteurs, le FBI s'est rendu compte que l'enquête n'était, de facto, pas complète. Ne pas porter ces nouveaux éléments à la connaissance des électeurs aurait été une grave erreur. James Comey a fait preuve d'une grande responsabilité ».

Venezuela : le gouvernement libère cinq opposants politiques
 
Un jour après le lancement d'un processus de dialogue entre le gouvernement chaviste et l'opposition, cinq prisonniers politiques ont été libérés, ce lundi soir. Ces libérations ont été annoncées par la coalition de l'opposition, la MUD, rapporte Ultimas Noticias. « Pour la poursuite du dialogue l'opposition avait exigé un geste de bonne volonté de la part du gouvernement avec notamment la libération de ses dirigeants emprisonnés ».

La MUD a salué ces libérations mais maintient la pression sur le président vénézuélien. L'opposition craint en effet que le dialogue engagé par Nicolas Maduro lui serve uniquement à gagner du temps. « Henrique Capriles », l'un des dirigeants de l'opposition, « prévient que les discussions ne doivent ni s'éterniser, ni rester sans résultats », écrit Tal Cual. « C'est pourquoi la MUD maintient son agenda initial et donc la marche pacifiste sur le palais présidentiel Miraflores, prévu ce jeudi ».
« L'Assemblée nationale, aux mains de l'opposition, a quant à elle convoqué le président pour cet après-midi afin qu'il réponde de la crise constitutionnelle », rapporte El Nacional. Maintenir la pression est ce qu’il convient de faire, estime un éditorialiste d'El Universal. « L'estomac des Vénézuéliens est vide. Nous serons nombreux à marcher jeudi prochain et autant de fois que nécessaire ».

Le gouvernement et l'opposition doivent reprendre leur dialogue le 11 novembre.

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