Avec notre envoyée spéciale à Haïti, Stefanie Schüler
Pestel est une petite commune côtière de la Grand’Anse. Evelyne Ferrari se tient dans la porte de sa grande maison et regarde la mer. « Dans le temps, j’avais un magasin, ici, au rez-de-chaussée. Mais à cause de la situation économique du pays, j’ai fait faillite. J’avais ensuite beaucoup de plantations de café et de manioc. J’ai donné du travail aux autres et c’est aussi de ça que j'ai nourris mes enfants. Mais maintenant, tous nos champs sont ravagés », dit-elle.
La maison d’Evelyne Ferrari a été inondée par le passage de l’ouragan. Après avoir péniblement nettoyé le rez-de-chaussée rempli de boue, elle a ouvert ses portes à ses voisins qui ont tout perdu :
« Il y a des gens plus malheureux que moi. Il me reste encore cette maison pour vivre alors qu’il y en a qui n’ont même pas un toit. Alors ceux dont la maison a tenu debout aident les autres. Toute la population y participe. En les accueillant, je me fais plaisir. Il faut s’aimer les uns les autres, se soutenir mutuellement avec beaucoup d’amour. Nous sommes chanceux. Nous avons perdu nos maisons et tout le reste, mais nous avons la vie sauve ».
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