Avec notre correspondante à Mexico, Emilie Barraza
« Un papa, une maman, c’est ça la famille naturelle », scandent les manifestants. C’est une marée blanche, la plus grande avenue de Mexico est envahie par des dizaines de milliers de tee-shirts blancs et des ballons couleur crème. Parmi eux, Raul Villapando, venu avec sa femme et sa fille de 4 ans : « On est là pour défendre la famille naturelle. Ils ne pourront jamais être égaux à nous, à la famille, c’est une question de nature ! Ils ne pourront jamais être ce que nous sommes, mon épouse, ma fille et moi. »
Au centre du débat, il y a la question de l’éducation et le spectre de la fameuse « théorie du genre » dans les écoles mexicaines. « Ils vont changer la mentalité de nos enfants, ils vont leur dire qu’ils peuvent être ce qu’ils veulent, alors qu’à la naissance, on a déjà une identité : être un homme ou une femme », s’insurge Lydia.
Blocage du parti au pouvoir
Pourtant, l’initiative du président de légaliser le mariage et l’adoption pour les homosexuels au niveau fédéral est bien loin de devenir réalité, car pour modifier la Constitution, il faut l’aval du Congrès, et pour l’instant, le parti au pouvoir, le PRI, qui contrôle les deux chambres, ne semble pas vraiment favorable à la proposition.
Est-ce une capitulation face aux secteurs les plus conservateurs de la société ? Ce qui est sûr, c’est que le chef de l’Etat ne s’attendait pas à une telle croisade de la part de l’Eglise.