Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Il y a deux raisons à ce veto : tout d'abord, ne pas offenser l’Arabie saoudite qui est une alliée solide dans la lutte contre le groupe Etat islamique, et aussi les autres pays du Golfe qui voyaient ce projet de disposition d’un mauvais oeil. Ensuite, ne pas exposer le personnel diplomatique et militaire ainsi que les fonctionnaires américains, travaillant à l’étranger, à être poursuivi à leur tour par d’autres pays.
C’est ce qu’ont plaidé dans une lettre aux élus, l’ancien ministre de la Défense William Cohen et l’ancien directeur de la CIA, Michael Morell. Mais les convaincront-ils ? Ce ne sera pas facile, car à moins de deux mois des élections, les parlementaires ne veulent pas déplaire à leurs électeurs qui sont à fond pour l’application de la loi. Les familles des victimes n’ont pas caché leur déception.
Donald Trump a déclaré que le veto était « une honte ». Hillary Clinton affirme que si elle était encore sénatrice, elle aurait voté en faveur de la loi. Du côté du gouvernement toutefois, on ne partage pas cet enthousiasme. Mais Barack Obama aura bien du mal à éviter un humiliant rejet de son veto, à quelques mois de son départ. Il ne devrait pas être trop difficile, en effet, pour les élus des deux partis de réunir les deux tiers des voix requises pour surmonter l’opposition présidentielle.
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