Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugua
Il faut que Boeing se dépêche de célébrer la décision de l'OMC selon laquelle la société européenne a continué de bénéficier de subventions publiques interdites. L’avionneur américain peut tout particulièrement clamer victoire sur la question des aides illicites reçues par Airbus pour lancer l’A-350, rival du Dreamliner 787.
Mais le temps presse pour Boeing car une autre décision de l'Organisation mondiale du commerce dans quelques mois risque de conclure qu'aux Etats-Unis aussi les autorités publiques subventionnent de manière illégale la production du futur Boeing 777.
Le négociateur commercial américain de Barack Obama a beau demander à l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Espagne de cesser leurs aides, Washingon ne va pas imposer de sanctions. Et la réciproque sera vraisemblable.
En effet, les Boeings incorporent souvent plus de 30% de composants européens. Et vice versa. Pour autant, une règlementation plus stricte des aides publiques à Boeing et Airbus pourrait aider ces deux géants à contrer la Chine, la Russie, le Brésil et le Canada qui s'efforcent depuis des années de briser leur duopole en aidant leurs avionneurs nationaux.