Les guérilleros ont monté une infrastructure digne de Woodstock, au milieu de nulle part, dans cette région du Caguán qui est un de leurs bastions. Le premier bourg est à six heures de route, par une piste défoncée, rapporte notre envoyée spéciale dans les plaines du Yari, Marie-Eve Detoeuf. Sur la plaine, des tentes accueillent la salle de presse et les restaurants. Une scène de spectacle en plein air a été montée pour les discours et la musique.
La cérémonie d’inauguration de la Xème Conférence des Farc a été retransmise sur trois écrans géants. Les sept membres du secrétariat sont en civil. Le commandant Timochenko déclare « nous avons gagné la paix » aux guérilleros qui écoutent, attentifs. Certains sont un peu inquiets à l’idée de déposer bientôt leur arme. Et ils regardent amusés les dizaines de journalistes qui partagent leur campement rudimentaire.
A l’entrée du site, aucun bagage n’a été fouillé. Les mitraillettes des combattants sont accrochées au pied de leur lit, sans surveillance. Les FARC ont survécu pendant 52 ans dans le maquis, grâce à une discipline de fer mais l’heure de la paix et de la confiance est venue.
C’est le message relayé par Iván Márquez, chef négociateur des FARC à La Havane : « Tout avance vent en poupe ». Le message de ce Woodstock guérillero qualifié dimanche par l'un des chefs des FARC de « succès extraordinaire »..
La conférence réunit les 29 membres de l'état-major des FARC et quelque 200 délégués des différents groupes de la guérilla qui compte environ 7000 combattants. Elle décortique les 297 pages de l'accord négocié à La Havane et qui sera formellement signé le 26 septembre prochain par Timochenko, chef militaire des FARC et le président Juan Manuel Santos devant un aéropage international, avant d'être soumis aux électeurs début octobre.
→ à (ré)écouter : Jean-Michel Blanquer, spécialiste de la Colombie, invité de RFI le 17 septembre