Le courrier adressé aux candidats pour la présidentielle aux Etats-Unis, signé par Alvaro Uribe et les principaux membres de sa formation politique, est en quelque sorte une mise en garde.
Selon eux, les accords de paix ne permettront pas aux Etats-Unis de réclamer des extraditions de responsables des FARC recherchés par la justice américaine. De facto, en validant ses accords, le gouvernement colombien accepte que le narcotrafic soit considéré comme un délit politique, affirme la lettre.
La guérilla des FARC a souvent été accusée d’être également un cartel qui générait une grande partie de ses revenus grâce au trafic de cocaïne. Cette guérilla détiendrait une véritable fortune, selon Alvaro Uribe. Dans cette lettre, il dénonce également le fait que cet argent ne servira pas à financer les réparations aux très nombreuses victimes de ce conflit. À moins d’un mois de la tenue d’un référendum, dont le résultat pourrait être historique, le camp du « non » aux accords cherche à se faire entendre.
Le « oui » en progression
Car, comme le constate Javier Restrepo, directeur d'études Opinion publique-Ipsos Bogota, les dernières tendances révèlent que le « oui » gagne du terrain. « En premier lieu, nous avons constaté que l’intention de vote pour le oui est plus élevée dans les zones rurales de la Colombie que dans les régions urbaines. La différence n’est pas écrasante mais elle est plus importante à la campagne où le conflit a été vécu au plus près », indique-t-il.
« Deuxièmement, le seul segment de la population où le non l’emporte c’est chez les gens qui se sentent proches du parti Centro Democrático, la formation de l’ancien président Alvaro Uribe, qui dirige la campagne pour le non, précise le chercheur.Dans notre sondage, c’est un groupe qui représente 10% de la population. Et c’est le seul segment de la population où le non est en tête. »
Pour l’instant, ni Hillary Clinton ni Donald Trump n’ont réagi sur ce thème. Mais étant donné que les Etats-Unis ont financé en grande partie la lutte contre la guérilla et le narcotrafic, à travers le Plan Colombie signé par Bill Clinton en 1999, ce thème pourrait très bien revenir dans la campagne électorale américaine dans les prochaines semaines.