Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Donald Trump a pris son temps, mais il vient finalement de le reconnaitre. On se souvient que cela faisait des années qu’il mettait en doute la nationalité américaine du président Obama, en dépit d’un certificat de naissance prouvant qu’il était bel et bien né à Hawaii.
Une déclaration faite peu après un discours d’Hillary Clinton devant une organisation de femmes noires, ce vendredi, dans lequel elle avait toné : Barack Obama est né en Amérique et Donald Trump lui doit, ainsi qu’aux Américains, des excuses.
Le candidat républicain qui, lui, s’adressait à un groupe d’anciens militaires dans son nouvel hôtel flambant neuf tout proche de la Maison Blanche, a mis finalement fin à sa théorie du complot : « Le président Barack Obama est né aux Etats-Unis, point final. Maintenant, concentrons-nous à refaire de l’Amérique un pays grand et fort de nouveau. »
Trump en profite pour tacler Clinton
Mais Donald Trump a tout de même voulu avoir le dernier mot. En ce sens, il a accusé Hillary Clinton d’avoir été la première, alors qu’elle faisait campagne en 2008, à avoir mis en doute la nationalité de celui qui était alors son rival, Barack Obama. « Elle a commencé la polémique, j’y ai mis fin », a-t-il déclaré.
Or, c'est faux. L'idée lui avait bien été proposée par un membre de son équipe en 2008, mais elle l'avait rejetée. Dans un tweet, elle écrit: « Trump a propagé pendant des années un complot raciste pour nuire au premier président afro-américain. Il ne peut pas l'effacer ».
Le principal intéressé, Obama, serein sur son lieu de naissance, a dit d'un ton amusé qu'il était choqué que cette question occupe une telle place alors qu'il y a tant de choses à faire. « J'espère que l'élection présidentielle portera sur des sujets plus sérieux que celui-ci. »
Et quand est-il des Noirs que Trump espérait apaiser avec son admission ? Plusieurs élus du black caucus, le groupe parlementaire noir ont réagi avec hostilité, l'un d'eux déclarant: « Nous ne voulons pas pour commandant en chef d'un haineux en chef ».
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