Avec notre correspondant à São Paulo, Martin Bernard
Aux cris de « Temer dehors ! », les manifestants, des jeunes pour la plupart, se rassemblent pour contester un pouvoir qu'ils jugent illégitime. La pression s'est intensifiée au cours des derniers jours. Michel Temer a été sifflé lors de la fête nationale à Brasília. Il a aussi été conspué lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques à Rio de Janeiro.
Valdemar Cerqueira, militant du Mouvement des travailleurs sans abri (MTST), explique pourquoi il bat le pavé à São Paulo : « Je suis ici pour nous débarrasser de ce gouvernement corrompu et usurpateur. Notre présidente a été élue par le vote populaire. Aujourd'hui, on veut le retour de la liberté au Brésil, pas un retour en arrière. Moi, j'ai vécu la dictature. On ne veut pas le retour à la dictature ! Ils doivent nous restituer notre présidente. »
Pour éviter l'impasse, les opposants à Michel Temer réclament des élections anticipées, après ce que la présidente déchue, Dilma Rousseff, appelle un « coup d'Etat institutionnel ». Eduardo Suplicy, ancien sénateur du PT de Lula, se dit « convaincu que le président Michel Temer doit convoquer un référendum ». « C'est la solution pour unifier et pacifier les Brésiliens », estime-t-il. Le mouvement de contestation gagne de l'ampleur. Une nouvelle manifestation est prévue dimanche.
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