Venezuela: être fonctionnaire pro-Maduro, ou ne plus être fonctionnaire

Au Venezuela, Nicolas Maduro a ordonné que les cadres de l'administration publique ayant signé pour la tenue d'un référendum contre lui soient relevés de leurs fonctions.L'opposition est engagée depuis plusieurs mois dans un processus pour demander une consultation contre le président actuel. Elle dénonce une violation de la liberté d'expression.

Avec notre correspondant à Caracas,  Julien Gonzalez

A plusieurs reprises, plusieurs proches de Nicolas Maduro et membres du parti chaviste au pouvoir ont dénoncé « les irrégularités » et « les mensonges » selon eux contenus dans certaines fiches de signatures. Depuis lundi, les autorités vénézuéliennes passent donc à la vitesse supérieure, avec ce coup de force du président au sein de la direction des ministères et de la fonction publique notamment.

C'est officiellement ce mercredi 24 août que les personnes qui occupent des postes de cadres au sein de ministères doivent quitter leurs fonctions pour avoir apposé leur nom sur la demande d'un référendum révocatoire contre Nicolas Maduro. « Il ne peut y avoir, à des postes de confiance, des postes de direction des institutions publiques, des personnes qui sont contre la révolution. » Déclaration signée Jorge Rodriguez.

L'opposition s'insurge et demande une enquête

Jorge Rodriguez, qui est l'un des vice-présidents du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV, parti au pouvoir), a précisé lundi que « des noms avaient été communiqués à cinq ministères avec un délai de 48 heures pour que ces personnes [abandonnent leurs fonctions], ordre du président ». L'opposition n'a pas tardé à réagir : « Ces propos violent la liberté d'expression », a-t-elle fait valoir. Et de réclamer qu'une enquête « soit ouverte contre ces déclarations ».

Il faut dire que les avertissements se multipliaient depuis plusieurs semaines. Diosdado Cabello, l'homme fort du parti chaviste, avait notamment prévenu la semaine dernière qu'après les ministères, « le parti allait se charger de faire le même travail au sein des mairies ». De quoi rappeler l'épisode célèbre de la liste Tascon : lors d'une campagne pour un référendum révocatoire contre le président Chavez en 2004, plus de 2 millions de signatures avaient été publiées, et beaucoup de ces personnes avaient alors perdu leur emploi.

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