Si le référendum se tient avant le 10 janvier 2017, et que le « oui » l’emporte, de nouvelles élections seront organisées. Sinon, le président Maduro pourra désigner son vice-président pour lui succéder. La question du calendrier est donc cruciale, et en repoussant la collecte des signatures à fin octobre, le CNE rend quasi impossible la tenue du référendum en 2016.
Car, après la collecte de signatures, qui ne durera que trois jours, le CNE précise qu’il aura un mois pour les vérifier, et qu’ensuite s’il les valide le référendum sera organisé dans les 90 jours. C’est-à-dire qu’il est possible qu’il ne se tienne qu’en février 2017.
L'opposition accuse
La MUD, la coalition d’opposition, accuse le CNE de servir les intérêts du gouvernement et de tout faire pour retarder le processus. La MUD avait déjà réuni quelque deux millions de signatures dont 400 000 ont été validées par le CNE après une longue période d’audit. Elle doit maintenant récolter quatre millions de signatures.
« Le CNE, dit Juan Guaido, député de Voluntad Popular (opposition), se moque de tous les Venezuéliens en ne répondant pas à leur exigence : s'exprimer pour pouvoir activer le référendum révocatoire. Que le CNE fixe une date claire pour le référendum ! Nous avons décidé d'appeler à une manifestation le 1er septembre à Caracas pour que l'on respecte notre droit. » Réplique de la présidente du Conseil national électoral, Tibisay Lucena : « Ceux qui pensent pouvoir par la pression politique endommager la volonté du pouvoir électoral, qui appliquera la loi pour défendre la République et la stabilité du pays, ceux-là perdent leur temps ».
Selon l’institut de sondages Venebarometro, le « oui » l’emporterait très largement en cas de référendum. L’économie du pays, qui repose entièrement sur le pétrole, s’est effondrée, entre autres, suite à la chute des cours du brut, et les Vénézuéliens passent leurs journées à chercher de la nourriture ou des médicaments dans un pays en pleine crise.