C'est l'un des assassinats les plus emblématiques des premiers jours de la dictature de Pinochet qui est puni. Victor Jara était un célèbre chanteur et militant communiste favorable à Salvador Allende. Dès le lendemain du coup d'Etat de 1973, il est donc arrêté avec des milliers d'autres opposants, torturé et abattu de 44 balles. Le stade transformé en centre de torture porte aujourd'hui son nom.
Le tribunal de Floride a prouvé, grâce au témoignage d'anciens militaires chiliens, que Pedro Barrientos Nunez avait abattu Victor Jara. Le militaire à la retraite naturalisé américain était en charge du centre de torture où ont été détenus plus de 5 000 opposants à Pinochet.
La Cour civile de Floride n'a pas le pouvoir de prononcer des peines de prison, mais cette condamnation à une lourde amende est célébrée comme une victoire, car elle démontre qu'il est possible d'atteindre des criminels réfugiés à l'étranger. Santiago a demandé à Washington l'extradition de l'ancien officier, ce qui est impossible pour l'instant, faute de traité. Mais l'ancien lieutenant pourrait perdre sa nationalité américaine et être renvoyé au Chili, s'il est prouvé qu'il a menti sur son passé lors de sa naturalisation.
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