Armes à feu: l’étonnant sit-in de protestation des parlementaires démocrates

Des parlementaires démocrates ont organisé, ce mercredi, un inhabituel sit-in au Congrès américain. Les élus, soutenus par Barack Obama, entendaient protester contre le refus de la majorité républicaine de voter des restrictions sur les armes à feu, dix jours après la sanglante attaque d'Orlando.

« Nous devons occuper l'hémicycle de la Chambre jusqu'à ce qu'on puisse agir », a déclaré John Lewis, élu noir de Géorgie et figure du mouvement des droits civiques dans les années 1960, avant de s'asseoir sur le sol moquetté de l'hémicycle des représentants, avec plusieurs de ses collègues. Un geste spectaculaire dans une institution généralement soucieuse du protocole.

« On doit parfois se mettre en travers du chemin. On doit faire du bruit en s'exprimant et en parlant fort contre l'injustice et l'inaction », a tweeté M. Lewis. Le président Barack Obama a retweeté l'élu en le remerciant de « mener [ce mouvement] sur la violence des armes au moment où on en a le plus besoin ».

Après la tuerie d'Orlando, qui a fait 49 morts dans la boîte de nuit gay Pulse, les parlementaires démocrates ont déposé de noombreuses propositions de loi afin de limiter l'accès aux armes à feu. Ils veulent par exemple généraliser les vérifications d'antécédents avant toute vente, ou interdire aux personnes figurant sur les listes de surveillance terroriste d'acquérir une arme. Mais la majorité républicaine refuse ardemment toute remise en cause du droit de s'armer. Des propositions ont été rejetées lundi au Sénat, la chambre haute du Congrès.

« No bill, no break » (pas de texte de loi, pas de pause), ont scandé les élus qui se sont succédé à la tribune pendant 15 heures, sans obtenir gain de cause (la séance a finalement été ajournée). Les élus démocrates demandent aux chefs républicains d'annuler les congés de la fête nationale du 4 juillet alors que les parlementaires doivent quitter la capitale américaine dès jeudi soir et souhaitent faire de la question des armes un thème central de la prochaine élection présidendielle.

(Avec AFP)

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