Scène surréaliste ce vendredi dans le centre de Caracas : 300 détenus vêtus d’uniformes bleus, jaunes et roses, hurlant « Fraudes ! Fraudes ! » sous les fenêtres du bâtiment du parquet. En fait, c’est le gouvernement lui-même qui avait autorisé ces sorties de prison, sous haute surveillance militaire, pour une sorte de « coup médiatique » visant à discréditer les signatures de l’opposition. Alors, quel rapport entre ces détenus et le référendum révocatoire vénézuélien ? Selon la ministre en charge des prisons, qui a pris la parole lors de cette manifestation, l’opposition a usurpé pour sa pétition l’identité de 1 300 prisonniers, qui n’ont pas le droit de signer.
Sous les applaudissements des détenus, la ministre Varela a donc appelé vendredi le Conseil national électoral (CNE) à vérifier si d’autres noms de prisonniers n’avaient pas été inclus dans la pétition.
Car « si des délits sont confirmés » dans la collecte des signatures, selon l'un des responsables du Parti socialiste unifié du Venezuela au pouvoir, le processus d’organisation du référendum devra être gelé, et ce même si le CNE a déjà validé 1,3 million de signatures.
Or, pour l’opposition, le temps presse : si le scrutin révocatoire n’est pas organisé d’ici le 10 janvier 2017, il n’entraînera pas d'élection, mais un simple remplacement de Nicolas Maduro par son vice-président. Mais c'est bien le départ des chavistes que veut l'opposition.