Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Face à l'animateur et humoriste Jimmy Fallon, Barack Obama est apparu détendu. On sait qu'il adore ce genre d'exercice. Mais il a aussi parlé d'un ton grave, pour dire qu'il était inquiet de l'état du Parti républicain, qui est pourtant son adversaire.
M. Obama visait évidemment la candidature de Donald Trump. Il a expliqué que son rôle durant la campagne pour sa succession consisterait à rappeler aux Américains que diriger les Etats-Unis est une « tâche sérieuse ». « Ce n'est pas de la téléréalité », a-t-il dit.
Il a « secoué le parti »
Sur les débats en cours dans son camp, le président américain a jugé qu'il était « sain pour le Parti démocrate qu'il y ait eu une primaire disputée ». Mais de préciser : « Mon espoir est qu'au cours des prochaines semaines, nous soyons en mesure de nous rassembler. »
Barack Obama a félicité Bernie Sanders pour son « énergie énorme » et ses propositions novatrices. Mais il l'a surtout exhorté à reconnaître sa défaite au plus vite. Selon lui, le sénateur du Vermont « a secoué le parti et l'a mis au défi. Je pense que cela a fait de Hillary une meilleure candidate. »
Jusqu'où ira Sanders ?
Et le président américain de rappeler que lui-même avait ferraillé avec Hillary Clinton, lors de la primaire de 2008, et que quelques mois plus tard, il était président tandis qu'elle était secrétaire d'Etat.
MM. Obama et Sanders doivent se rencontrer ce jeudi. Le président souhaite que le candidat battu s'arrête là, voire qu'il soutienne franchement Mme Clinton. Le sénateur dit cependant vouloir aller jusqu'au bout du processus.
Ambiance de fin d'aventure
Pourquoi se maintenir ? Les intentions de Bernie Sanders sont assez difficiles décrypter. Le candidat « socialiste démocratique » se montre combattif, mais dans son fief, mercredi soir, il régnait une atmosphère de fin d'aventure.
Pourrait-il influer sur le profil du vice-président que choisira Hillary Clinton ? Dans l'entourage de M. Sanders, on chuchote qu'il voudrait surtout qu'une partie de son programme soit prise en compte, par exemple ses propositions sur une taxe carbone, un salaire minimum à 15 dollars de l'heure, ou une régulation de la finance.
→ Écouter sur RFI : Clinton-Trump, duel de mal-aimés