« J'étais détenue contre ma volonté ». Quelques minutes après sa sortie, Salud Hernández Mora a confirmé qu’elle avait bien été enlevée et qu’elle ne se trouvait pas, comme l’avait déclaré le président colombien, en reportage avec la guérilla,, rapporte notre correspondante à Bogota, Zoe Beri.
La correspondante, qui a la double nationalité colombienne et espagnole, a raconté que ses ravisseurs lui avaient d’abord confisqué son matériel, et qu’elle avait été capturée en tentant de le récupérer. Elle dit avoir été surveillée jour et nuit et transférée d’un campement à un autre, jusqu’à ce que l’Eglise obtienne sa libération.
La pression exercée dans les grands médias contre l’Armée de libération nationale (ELN), à qui l’enlèvement a été attribué, a joué en sa faveur. La guérilla guévariste, deuxième guérilla colombienne, devait ces prochaines semaines entamer des négociations avec le pouvoir. Aujourd’hui, une grande partie de l’opinion s’y oppose. « Nous avons zéro tolérance pour les enlèvements » a déclaré le ministre de la défense colombien.
Deux autres journalistes colombiens également libérés
Salud Hernández, qui milite en Colombie contre le kidnapping et critique très ouvertement les pourparlers avec les guérillas, a refusé de lire aux médias le message envoyé par le groupe armé. Elle a assuré que son enlèvement, qu’elle a qualifié de « stupide », était une grave erreur de la guérilla.
Et on apprenait peu après la libération de Salud Hernández, celle de Diego D'Pablos et de son collègue Carlos Mesa, tous deux de la radio-télévision colombienne RCN. Ils enquêtaient sur la disparition de la première et étaient également détenus par la guérilla dans le département de Norte de Santander, près de la frontière vénézuélienne.