Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Le cas Timothy Foster est exceptionnel, cet homme noir a avoué le meurtre dont il est accusé. Mais ses avocats n'ont jamais abandonné la cause, persuadés qu'à l'époque, les douze jurés, tous blancs, ont été sélectionnés en fonction de leur couleur de peau.
Il aura fallu vingt ans et la publication des notes du juge pour rouvrir le dossier. En face de chaque juré potentiel, la race était indiquée. Et devant les noms des jurés noirs un avertissement « catégoriquement non ».
Aux Etats-Unis, la sélection des jurés est un art
Dans le système américain, la sélection des jurés est un art. Les avocats engagent souvent à prix d'or des spécialistes de l'exercice qui affirment pouvoir déceler dans le comportement des potentiels jurés, ceux qui seront favorables à leur cause.
Les cas de ségrégation ou de sexisme dans une sélection sont fréquents, d'après de nombreux juristes. Ce qui l'est moins est le comportement du juge, qui n'a pas hésité à prendre ces notes racistes au mépris de toutes les règles. Un témoignage du climat et du sentiment d'impunité du magistrat dans l'état de Géorgie dans les années 1980, alors que la ségrégation était abolie depuis 15 ans.