En 1986, Timothy Foster, 18 ans, torture, puis tue une ancienne maîtresse d'école à la retraite, Queen Madge White, lors d'un cambriolage. Un an plus tard, alors qu'il souffre d'un handicap mental, il est condamné à la peine de mort. Le jury est composé exclusivement de Blancs. Dès le début, les avocats de la défense fustigent ce qu'ils appellent une sélection raciste des jurés. L'accusation est réfutée avec véhémence par le procureur de la cour de Géorgie où se tient le procès de Timothy Foster.
Affaire déclassifiée
Ce n'est que vingt ans plus tard, après la promulgation d'une loi permettant la déclassification de documents judiciaires, que les défenseurs du condamné obtiennent les preuves de leur thèse. Celles-ci sont accablantes : sur une liste des appelés tirés au sort pour constituer le jury, un B est écrit à la main devant le nom des personnes noires (Black en anglais).
Ces citoyens estampillés « B » ont été écartés du jury. Bien que la Cour suprême ait interdit les récusations de jurés fondées sur des motifs raciaux, le cas de Timothy Foster est loin d'être unique aux Etats-Unis. Aujourd'hui âgé de 47 ans, ce dernier se trouve toujours dans le couloir de la mort.