Désormais, Maria, qui a décidé de devenir un homme et de s'appeler Mario, peut faire valoir ce changement de sexe et d'identité devant la loi bolivienne. Le texte sur l'identité du genre a été proposé en décembre dernier par le ministre de la Justice et approuvé par une large majorité dans les deux chambres du Parlement à La Paz.
«Cette nouvelle législation permettra à des milliers de personnes, qui souffrent aujourd'hui de discriminations et de toutes sortes de violences, de mener une vie heureuse», s'est félicité la présidente de la Chambre des députés.
Par contre les Eglises, elles, sont vent debout : la conférence épiscopale bolivienne rejette le texte qui, selon les catholiques, met en danger le fondement de la société, à savoir la cellule familiale traditionnelle. Quant à l'Eglise évangélique, elle réclame que la loi soit soumise à un référendum national. Les transsexuels sont aussi des enfants de Dieu leur a rétorqué samedi le vice-président Alvaro Garcia, c'est le pape François lui-même qui l'a dit.
De son côté, le collectif Trans, Gays, Lesbiennes et Bisexuels de Bolivie salue le courage des parlementaires de passer outre les critiques des Eglises. Nous avons enfin obtenu justice pour une population qui jusqu'ici a toujours été exclue de la société bolivienne, se félicite l'association. « La loi autorise le changement de nom, de sexe sur les documents officiels des personnes… [elle permet aussi] de changer la photographie. Cela va permettre un meilleur accès au travail, à l’éducation, aux services de santé et au logement… », explique à RFI Laura Alvarez, présidente du collectif TLGB.