De notre correspondante à Québec,
Facebook et Twitter ont joué un rôle essentiel de communication dans les heures et les jours où a eu lieu le gigantesque exode pour vider Fort McMurray de ses habitants. Les autorités policières, les pompiers ont eu recours à Twitter dès les premières alertes pour donner les ordres d’évacuation par quartiers et spécifier les artères à privilégier.
Ces messages ont aussi guidé les sinistrés vers les premiers centres d’hébergement d’urgence. Tout en délivrant de précieuses informations pour indiquer où l’on pouvait trouver de l’essence, de l’eau, de la nourriture, car des points de ravitaillement ont été installés à plusieurs points sur la route qui ralliait Fort McMurray au sud de la province. Tout ce volume d’informations circulant sans cesse a d’ailleurs obligé un fournisseur internet à rajouter en urgence une tour de retransmission.
Solidarité
C’est le côté pratique des réseaux sociaux. Une sorte d’évacuation 2.0 qui complète les messages relayés à la radio, donc accessibles en voiture. Un peu plus tard, Facebook et Twitter ont favorisé l’élan de générosité des Canadiens envers les évacué
Aux quatre coins du pays, les gens ont envoyé des mots d’encouragement, offert leurs services. Les citoyens de Slave Lake, une localité en Alberta qui a elle aussi subi un incendie majeur il y a cinq ans, a formé un groupe sur Facebook pour apporter son soutien et des conseils aux sinistrés.
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Énormément de photos, de vidéos des rues en flammes ont aussi circulé sur les réseaux, contribuant sans doute à faire prendre conscience au reste du pays de l’importance de la catastrophe.
Une maison calcinée en direct
Même les pompiers se sont prêtés au jeu en témoignant de leur travail. On a même pu les voir en action. La caméra de surveillance d’un résident de Fort McMurray qu’il venait tout juste d’installer, a capté des images saisissantes. On y voit et on y entend une équipe de pompiers luttant contre les flammes devant l’entrée de la maison. Ces hommes mènent une lutte acharnée contre le feu, et finalement parviennent à repousser les flammes. Un pompier a filmé sa propre maison en rain de brûler.
Un autre habitant a eu lui moins de chance. La caméra de surveillance en place dans son salon a filmé littéralement le feu dévorant en quelques secondes son salon. Des images que le propriétaire a suivi en direct alors qu’il venait d’échapper au brasier. Les données transmises à distance ont aussi aidé des bénévoles à dresser un portrait des maisons touchées ou non par le sinistre, dans les premiers jours où le feu dévorait la ville. Ils ont analysé les images fournies par Google pour tenter de repérer les bâtiments détruits. Une méthode qui n’a rien de scientifique mais qui pouvait au moins tenter de répondre aux inquiétudes des habitants.