Avec notre correspondante au Québec, Pascale Guéricolas
La première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, est attendue ce lundi 9 mai à Fort McMurray. Elle va pour la première fois se rendre compte de l’étendue des dégâts dans cette ville qui a brûlé en partie. Dimanche, le feu s'est moins développé que ce qu’on le craignait. Le brasier fait à présent 1 610 kilomètres carrés, et les installations pétrolières dans le Nord ne sont plus menacées. Avec le recul, les 80 000 personnes qui ont fui la région poussent un soupir de soulagement. Il n'y a pas eu de blessés durant l’évacuation qui s’est étalée sur deux jours, à l’exception de deux victimes de la route.
Comment la population s'est organisée
Pendant deux jours, les voitures, les caravanes, les camions de 80 000 résidents ont créé d’immenses embouteillages sur l’unique autoroute qui relie Fort McMurray au reste de l’Alberta. Certains sont partis vers le Nord, d’autres vers le Sud, franchissant parfois des murs de flammes, alors qu’une pluie de cendres tombait sur leur véhicule. Une adolescente a même fui à cheval, car il ne restait plus de place pour son animal dans la remorque. Et tout cela dans une relative organisation.
Pour comprendre, il faut savoir que les citoyens de Fort McMurray ont une âme de pionnier. Ils vivent au milieu de la forêt, à plusieurs centaines de kilomètres de la ville la plus proche, dans un climat hivernal plus que rigoureux. Souvent venus des quatre coins du Canada, ils ont développé un fort esprit d’entraide avec leurs amis, leurs voisins. Par ailleurs, beaucoup d’entre eux sont employés par des exploitations pétrolières. Ils ont donc suivi des formations de prévention en incendie, savent comment réagir en cas de catastrophe. De tels outils les ont aidés à réagir promptement et avec sang-froid quand ils ont été confrontés à l’arrivée de ce feu imprévisible.