Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Dans ce petit bistrot de Chacao, le quartier commerçant de Caracas, le patron fait l'inventaire et compte les dernières caisses de bières restantes dans sa cave. Selon lui, si la décision dure, ce sera un sérieux manque à gagner.
« La bière, c'est important pour les Vénézuéliens parce que c'est l'alcool le moins cher qu'ils peuvent consommer. A terme, ça pourrait engendrer de grandes pertes : dans un commerce comme le mien, les bières, c'est 80% des ventes. Donc aussi bien dans les restaurants que dans les bars, si nous n'avons plus de bières, c'est le début de la faillite parce que c'est principalement de ça dont nous vivons », explique-t-il.
Même angoisse dans ce restaurant qui donne sur l'avenue Francisco de Miranda, l'une des principales artères de la ville. Manquer de bières, c'est presque un sacrilège pour les Vénézuéliens, selon Jorge, l'un des serveurs.
Des milliers d'emplois touchés
« Nous n'avons plus de réserves de bières donc nous sommes en train d'utiliser nos dernières cartouches. C'est inquiétant parce qu'au Venezuela, on boit beaucoup de bière. La bière ici, c'est comme le pain quotidien. La nourriture, c'est très important, mais la bière, c'est quelque chose qui ne peut pas manquer au peuple vénézuélien », raconte-t-il.
Selon l'entreprise Polar, « cette situation affectera directement 10 000 de ses employés et indirectement plus de 300 000 emplois, entre les franchisés, les autres clients et les compagnies de transport ».