Selon les autorités vénézuéliennes, la raison de cette crise énergétique est climatique. La faute au phénomène El Niño. Cette mesure d'économie d'électricité est donc présentée comme « un sacrifice nécessaire » pour faire face à la sécheresse produite par le phénomène climatique.
Car, 70% de son électricité provient de l'énergie hydraulique, notamment grâce au barrage de Guri dans le sud-est du Venezuela. Celui-ci est source de préoccupation, car la coupure de courant sera appliquée jusqu'à ce que le niveau d'eau de ce barrage sorte de toute zone critique et remonte à un seuil normal.
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La mesure est prévue pendant 40 jours ou « jusqu'à ce que la saison des pluies ne débute dans le pays avec l'aide de Dieu ». L'enjeu est clair : réduire la consommation d'électricité du secteur résidentiel. Concrètement, les coupures sont programmées en fonction du lieu et de cinq plages horaires de la journée ; chaque usager sachant à quelle heure le courant sera interrompu chez lui.
Enfin, une autre décision fait office de symbole : Caracas, la capitale, sera épargnée par cette mesure. Une mesure dont les conséquences politiques pourraient être très fortes pour le président Nicolas Maduro dont la popularité est déjà au plus bas.
Nicolas Maduro multiplie les mesures pour économiser l'électricité
Par exemple, tous les vendredis du mois d'avril et de mai ont été décrétés par le président vénézuélien 'jours fériés' dans la fonction publique pour économiser de l'électricité.
D'autres mesures ont été appliquées dans le secteur privé. Les grands consommateurs de courant doivent pourvoir eux-mêmes à leurs besoins en électricité plusieurs heures de la journée, ce qui avait amené les centres commerciaux à réduire leurs horaires d'ouverture depuis février dernier.
Et puis enfin, dernière mesure à venir : le Venezuela s'apprête à avancer ses aiguilles d'une demi-heure. Dimanche 1er mai, le pays va en effet changer de fuseau horaire. Motif : la mesure permettra de mieux tirer profit de l'énergie du soleil.
Des crises énergétiques à répétition
En 2009 et 2010, le Venezuela avait déjà connu de telles complications. D'ailleurs, le ministère de l'Energie électrique avait été créé à cette époque et la situation « urgence électrique » avait été décrétée en 2010. Ainsi, le problème de l'électricité semble devenir structurel dans le pays.
Deux explications sont avancées. D’un côté, « l'état critique du pays en matière d'infrastructures énergétiques ». Si beaucoup s'accordent pour dire qu'il y a effectivement des investissements du gouvernement dans ce secteur, la question d'un matériel jugé inefficace des installations électriques revient très souvent dans la bouche des experts.
De l’autre, la dépendance du Venezuela à l'énergie hydraulique est pointée du doigt. De nombreux experts estiment que le barrage de Guri a en effet été « surexploité » ces dernières années et dénoncent le manque d'un Plan B d'énergies alternatives suffisamment importantes pour compléter cette énergie de l'eau.