Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Ce « jour férié exceptionnel » s'applique à toute l'administration publique, « à l'exception de secteurs essentiels comme l'alimentation ou encore la santé qui ne peuvent pas être interrompus », mais également le secteur éducatif.
« Une mesure urgente d'économie d'électricité » qui devrait permettre selon le président vénézuélien de faire face à la sécheresse dans le pays produite par le phénomène El Niño. Car dans le pays, 70% de l'électricité provient de l'énergie hydraulique.
Pour autant, ce type de décision n'est pas nouveau au Venezuela. Cette mesure s'ajoute notamment aux vendredis fériés décrétés dans la fonction publique pour les mois d'avril et de mai, pour des raisons là aussi d'économie d'énergie.
→ A (RE)LIRE : Venezuela: travailler moins pour éviter la pénurie d'électricité
Chez les Vénézuéliens, les réactions sont mitigées. Francisco ne retournera en cours que ce mercredi, à son grand regret car cela symbolise pour lui une journée d'éducation et de savoirs en moins.
« Dans ce pays, ce qui pourrait permettre de régler nos problèmes, c'est justement des gens préparés avec une bonne formation, prêts à s'attaquer aux problèmes de fond, explique-t-il. Donc un jour de moins d'enseignement, c'est un jour de plus de perdu pour trouver des solutions à notre pays. »
Ce lundi de congés concerne donc le secteur éducatif mais aussi toute la fonction publique : une décision « absurde », juge Lizeth. Après la Semaine Sainte entièrement fériée, c'est pour elle la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
« La situation est tellement chaotique qu'il faut au contraire que les gens travaillent, dit-elle. Il faudrait même pouvoir travailler les samedis. Et l'année prochaine, ça va être pire : si ça continue, les gens travailleront deux jours par semaine ! »
→ LIRE AUSSI : Venezuela: l’état d’urgence économique décrété
Un avis que ne partage pas Alejandra, résidente du 23 de Enero. Le chavisme chevillé au corps, elle approuve « cette décision nécessaire face à l'urgence énergétique ».
« Cela fait des années que le phénomène El Niño nous gâche la vie, rappelle-t-elle. Ce jour de congé, c'est un acte de coopération pour éviter une paralysie de tout le système, pour éviter que nous nous retrouvions sans eau ni électricité. Alors on perd une journée de travail mais on ne peut pas faire autrement, il faut faire des sacrifices. »
Et la prochaine mesure d'économie d'énergie est d'ores et déjà connue : le Venezuela va changer de fuseau horaire à partir du 1er mai prochain.