Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Pour une fois au Venezuela ce n'est pas pour du lait ou de la farine que l'on fait la queue, mais pour signer contre le président.
Dalila a profité de sa pause déjeuner pour venir soutenir le projet de référendum révocatoire. Car, selon elle, « la destitution de Nicolas Maduro est une urgence ». « Je crois que c'est la lumière au bout du tunnel. Je suis très émue par ce qui se passe aujourd'hui. Les gens plaident pour le référendum révocatoire parce qu'ils savent que c'est la solution à leurs problèmes ; les manifestations ne font pas tomber les gouvernements. C'est le moment idéal pour que les gens sortent dans la rue et exercent leur droit de signer pour dire : "je veux en finir avec ce régime". C'est pour ça que je suis venue faire la queue, et si je pouvais, je signerais plus d'une fois », s’enthousiasme-t-elle.
Une priorité partagée par Alejandra. A tout juste 19 ans, cette jeune électrice n'a quasiment connu que le chavisme en politique. Au moment de signer, elle ne cache pas son envie de changement. « Je signe pour mon futur et pour ma famille. Le plus important, c'est d'aller le plus vite possible parce que la situation du pays empire chaque jour : les prix montent sans cesse et on ne peut plus rien s'acheter. En me levant ce matin, je savais que je viendrais signer juste après mes cours à l'université. Parce que je veux continuer d'étudier dans mon pays et parce que je sais que le changement va bientôt arriver », espère-t-elle.
Mission déjà accomplie affirme l'opposition. Le président de l'Assemblée nationale en a d'ailleurs profité pour remercier les Vénézuéliens en déclarant que « toutes les attentes avaient été dépassées ».