La presse et l'opposition l'attendaient au tournant. Beaucoup s'attendaient à ce que la présidente brésilienne profite de l'occasion pour dénoncer la procédure de destitution dont elle fait l'objet et qu'elle qualifie de « coup d'Etat ». Mais ses remarques sur la crise politique dans son pays, à près de 100 jours des Jeux Olympiques de Rio, n'ont duré que 30 secondes, à la toute fin d'un discours de neuf minutes consacré à l'accord sur le climat.
Après le vote des députés dimanche 17 avril pour la procédure d'impeachment de la présidente Dilma Rousseff, ce sera le tour du Sénat de se prononcer d'ici la mi-mai. Un vote à la majorité simple des sénateurs sera suffisant pour l'écarter du pouvoir pendant au maximum six mois. L'opposition l'accuse d'avoir maquillé les comptes publics en 2014, année de sa réélection.
Dilma Rousseff a accusé le vice-président Michel Temer de comploter « ouvertement » contre elle, tout en soulignant qu'elle ne se laisserait pas abattre. Michel Temer, lui, a jugé le discours de Dilma Rousseff « inadéquat ». Mais il multiplie les consultations. Et se dit prêt, le jour venu, à présenter un gouvernement. Une bataille politique qui a presque occulté la raison du déplacement de Dilma Rousseff à l'ONU, pour y signer l'accord de Paris sur le climat.
La présidente a promis que le Brésil réduirait de 43% ses émissions de gaz à effet de serre et stopperait totalement la déforestation en Amazonie d'ici 15 ans. Des promesses qui pourraient bien rester lettre-morte, estime notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona.