Avec notre correspondante à New-York, Marie Bourreau
Depuis la dernière réunion de l’ONU sur les drogues en 1998 qui avait pour ambition un « monde sans drogue » se basant sur une approche répressive, la situation n’a cessé d’empirer.
Conséquences de ce choix porté sur la répression : la création d’un marché noir énorme qui représente tout de même 300 milliards de dollars par an au niveau mondial et un coût humain très important. Cette tolérance zéro, en effet, a sapé des politiques de santé publique qui auraient pu sauver des vies. Si on prend l’exemple de la Russie, le nombre d’infections au VIH a explosé, car l’utilisation de seringues stérile est réglementée.
L’ONU a affiché sa volonté à rectifier le tir. L’objectif de cette réunion était donc de placer l’humain, la prévention et les soins avec les traitements de substitution au cœur des politiques contre les drogues.
Un bilan très contrasté
Les organisations non gouvernementales (ONG) et la société civile très actives sur le sujet ont regretté une « énorme occasion manquée ». Et ce, en dépit des avancées par exemple sur le chapitre de la prévention et des soins ou encore sur une réponse judiciaire proportionnée à l’usage de stupéfiants.
Mais les pays n’ont pas réussi à s’entendre sur des mesures plus radicales et ambitieuses. On peut souligner notamment le désir de mettre fin à la peine de mort qui s’applique encore dans un grand nombre de pays pour les délits liés aux drogues.
Dernier fait remarquable de cette réunion : il n’est pas fait mention de la dépénalisation de l’usage, ce qui était une demande répétée des ONG. Mais les choses bougent. Le Canada par exemple va légaliser le cannabis dès 2017. L’Uruguay, la Colombie s’engagent aussi vers la légalisation de certaines substances. Et le président du Mexique a annoncé, quelques heures après la fin de la réunion, vouloir légaliser la marijuana à usage médical.