Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Les républicaines Donald Trump et Ted Cruz ne sont pas les seuls à échanger des insultes. Dans la perspective de la primaire de New York, le 19 avril prochain, le ton monte aussi entre les deux candidats à l’investiture démocrate en vue de la présidentielle américaine. Il est fini le temps des politesses où Bernie Sanders, lors des premiers débats, venait au secours d’Hillary Clinton lorsqu’elle était attaquée sur l’affaire des courriels.
Depuis qu’il a gagné six des sept dernières élections, le sénateur socialiste aiguise ses griffes. Alors qu’Hillary Clinton a mis en doute sa capacité à être président, au motif que son programme n’est pas réaliste et qu’il ne connaît pas toujours bien ses dossiers, notamment sur le démantèlement des grosses banques, il a riposté avec vigueur.
« Je ne pense pas que vous soyez qualifiée si vous recevez 15 millions de Wall Street via votre Super PAC. Je ne pense pas que vous soyez qualifiée si vous avez soutenu l’accord de libre-échange avec le Panama », a rétorqué le sénateur du Vermont.
Les cadres du parti s’inquiètent
Cet accord, qu’avait soutenu sa rivale, a conduit au scandale révélé par les « Panama Papers ». Hillary Clinton, qui veut une victoire éclatante à New York où elle est créditée de 53 % des intentions de vote, accuse son adversaire de faire de fausses promesses. Elle lui reproche également de ne pas être assez ferme sur le contrôle des armes et, rusée, met en doute sa loyauté envers parti.
« Le sénateur Sanders, de son propre aveu, n’a jamais été démocrate. Il ne s’est jamais présenté sous cette étiquette jusqu’à ce qu’il soit candidat à la présidence », note l’ancienne secrétaire d’Etat américaine.
Sanders, même s’il a toujours voté au Sénat avec les démocrates, est en effet enregistré comme indépendant. Les cadres du parti s’inquiètent de cette guerre sans merci qui commence à ressembler à celle que se livrent les candidats républicains.