Face aux tentaculaires «maras», le Salvador veut reprendre en main ses prisons

Considéré comme l'un des pays les plus violents du monde, le Salvador vient d'adopter un train de mesures carcérales exceptionnelles contre les « maras », ces gangs de jeunes qui terrorisent les habitants qu'ils rançonnent ou qu'ils tuent. Le but du gouvernement est de récupérer le contrôle effectif des prisons, où sont incarcérés quelque 13 000 membres de diverses bandes, et de rendre plus strictes leurs conditions d'incarcération.

Avec notre correspondant en amérique centrale,  Patrick John Buffe

Les autorités du Salvador vont pouvoir transférer les membres des maras vers d'autres établissements pénitentiaires, et isoler leurs chefs dans des quartiers de haute sécurité. Elles vont aussi pouvoir limiter leurs mouvements, suspendre les visites et couper toutes les communications téléphoniques.

L'objectif est de freiner les activités criminelles poursuivies par les maras depuis l'intérieur des prisons converties en centres d'opération ! Ce qui a conduit le gouvernement à adopter ces nouvelles mesures, c'est le massacre, début mars, de onze personnes dans une ville proche de San Salvador. L'ordre de les exécuter aurait été donné depuis plusieurs prisons par les leaders de la mara Salvatrucha.

Les autorités espèrent ainsi réduire la violence attribuée à ces gangs. Une violence en recrudescence pendant les trois premiers mois de l'année, durant lesquels 2 000 Salvadoriens ont été assassinés. Et cela, malgré la politique répressive de l'Etat et la militarisation de la lutte contre les maras. Une stratégie mise en place pour répondre à ce que le gouvernement considère comme un problème de sécurité nationale.

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