Le moustique « Aedes aegypti » est le vecteur de la dengue, du chikungunya et de Zika. Pourtant, le cycle observé chez l’insecte pour le virus Zika semble plus sophistiqué que pour celui de ses cousins.
« Nous avons mis en évidence que ces moustiques s’infectaient, que le virus est capable de franchir les différentes barrières anatomiques à l’intérieur du moustique et se retrouver au niveau de sa salive, explique l’entomologiste Anna Bella-Failloux, spécialiste de ces virus à l’Institut Pasteur. Néanmoins, la proportion de moustiques capables de transmettre le virus est relativement faible par rapport à ce qu’on obtenir avec d’autres virus et notamment avec le virus chikungunya. Par exemple, pour le virus chikungunia, avec les mêmes moustiques, il faut entre 2 et 4 jours pour que des virus soient détectés au niveau de la salive du moustique après l’infection. Pour le virus Zika il faut plus de 14 jours. »
« Par rapport à cette étude, on peut suggérer que c’est surtout l’importance de la population humaine qui vit à proximité d’une forte densité de moustiques, notamment "Aedes aegypti", qui peut à elle seule expliquer la diffusion rapide de ce virus en Amérique », rajoute l’entomologiste.
Les moustiques étudiés ont été collectés dans 26 pays infectés par le Zika : au Brésil, aux Etats-Unis, dans les îles des Caraïbes, en Martinique, en Guadeloupe ou encore en Guyane française.