Dans ces deux cas d’infection, la voie sexuelle serait le seul facteur de risque connu de transmission du virus Zika. Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont annoncé ce mardi 23 février qu’ils testent actuellement les partenaires masculins des femmes infectées pour déterminer s'ils ont été infectés avant elles par le virus Zika. Si les tests s’avèrent positifs, la transmission par voie sexuelle serait alors confirmée. Mais elle se ferait uniquement de l’homme vers la femme. Pour l'heure, il n'existe d'ailleurs pas d'exemple connu de femme ayant transmis ce virus par des rapports sexuels.
Arnaud Fontanet, responsable de l'unité d'épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur de Paris, précise : « Il n’y a toujours pas eu de cas répertoriés [de transmission du virus Zika, ndlr] dans le sens femme vers homme. C’est important parce que ça veut dire que, en termes de propagation du virus en communauté, le virus passe de l’homme vers la femme, mais s’arrête après, n’est plus retransmis. Et du coup, il y a quand même moins de risques d’une dissémination large ».
Les douze autres cas d’infection auxquels s’intéressent les CDC sont toujours en cours d’examens. Dans ces cas-là, les partenaires masculins des femmes infectées, aussi des voyageurs, ont fait part du plus fort des symptômes de l'infection deux semaines avant leurs partenaires féminines.
Les CDC avaient déjà signalé il y a quelques semaines un cas de possible transmission par voie sexuelle du virus Zika au Texas (sud des Etats-Unis) chez une femme après que son partenaire ait voyagé au Venezuela.
Utiliser des préservatifs... au cas où
Le principal mode de transmission du virus est et reste la piqure de moustique infecté, rappellent les CDC. Mais compte tenu du potentiel risque d'infection par voie sexuelle, les CDC avaient recommandé le 5 février 2016 aux personnes de retour de pays où sévit le virus Zika d'utiliser des préservatifs ou de s'abstenir d'avoir des relations sexuelles.
Ces nouvelles recommandations visent particulièrement les femmes enceintes et leurs partenaires, ainsi que celles en âge de procréer. Le virus Zika est soupçonné de provoquer des malformations congénitales chez le foetus quand les femmes enceintes sont infectées. Il s'agit surtout de la microcéphalie, dont les cas ont explosé au Brésil avec l'épidémie de Zika.
Outre le danger pour les femmes attendant un enfant, ce virus provoque le plus souvent des symptômes bénins et qui passent parfois inaperçus. Il n'existe pas encore de vaccin ni d'antiviral spécifique contre cet agent viral de la même famille que les virus de la dengue, du chikungunya, et du Nil occidental.