Avec notre envoyé spécial à Buenos Aires, Florent Guignard
François Hollande a tenu à se rendre au parc de la Mémoire de Buenos Aires qui rend hommage aux victimes du « terrorisme d’Etat », comme on appelle ici les assassinats et enlèvements perpétrés par les juntes militaires qui se sont succédé de 1976 à 1983.
Alors que l’Argentine commémore, cette année, le quarantième anniversaire du coup d’Etat militaire, François Hollande s’est recueilli devant les quatre murs de granit du mémorial où sont inscrits les noms de quelque 10 000 personnes disparues pendant la dictature.
Vingt-deux noms de Français y sont gravés, notamment ceux de deux religieuses françaises qui avaient été assassinées par le régime en 1977 parce qu’elles soutenaient les mères de la place de Mai. Ces mères manifestaient à l’époque et manifestent encore aujourd’hui, foulard blanc sur la tête, pour retrouver leurs enfants disparus, « los desaparecidos » ; quelques-unes sont là pour la cérémonie de ce jeudi.
La présidente de l’association des grands-mères de la place de Mai, qui recherchent leurs petits-enfants enlevés sous la dictature, a confié : « La venue de François Hollande, c’est un symbole fort ».
Mercredi soir, à son arrivée à Buenos Aires, le président français a rappelé les liens « inaltérables » qui se sont créés entre la France et l’Argentine durant la dictature. La France avait accueilli de nombreux réfugiés politiques.
La cérémonie de ce jeudi matin 25 février a été silencieuse et François Hollande a jeté des fleurs blanches dans le Rio de la Plata, ce fleuve immense qui charrie des eaux boueuses et des plantes aquatiques, pour rendre hommage à toutes les victimes de la dictature.