« C’est une violation inacceptable », déclaration d’Humberto de la Calle, le chef de l’équipe de négociation gouvernementale. Les pourparlers se déroulent à Cuba, mais les délégués des Farc ont été autorisés à revenir dans leurs campements en Colombie pour expliquer de vive voix au reste de leurs troupes où en sont les négociations.
Ils devaient respecter certaines règles – pas de contacts avec la population, pas d’uniformes ni d’armes –, ce qu’ils n’ont manifestement pas fait lors de leur cinquième visite, dans un hameau isolé de la Guajira, dans le nord du pays; selon les images et vidéos diffusées par les médias locaux et sur Twitter, les négociateurs des Farc étaient accompagnés de guérilleros en uniforme et en armes qui distribuaient des tracts aux habitants.
Après de vives critiques des opposants aux pourparlers de paix, le président colombien a donc suspendu ces visites. D’autant que les tracts distribués plaidaient pour la ratification du futur accord de paix par une assemblée constituante, et c’est justement un des derniers points qui coincent entre les Farc et le gouvernement de Juan Manuel Santos, qui veut soumettre le texte à un référendum.
Avec ces négociations, qui restent les plus avancées après trois échecs de pourparlers, la Colombie tente de mettre fin à plus de 50 ans de combats internes qui ont fait au moins 220 000 morts et six millions de déplacés.