Après des semaines d'incertitude, un accord a finalement été trouvé en Haïti entre l’exécutif et le Parlement pour gérer la vacance à la tête de l’Etat, qui débute ce dimanche 7 février. Michel Martelly achève en effet son mandat présidentiel sans transmettre le pouvoir à un successeur élu, car les élections ont été reportées sine die suite aux contestations de l'opposition.
En signant le document avec les présidents des deux chambres du Parlement, Michel Martelly officialise son départ réclamé à cor et à cri par l’opposition. Il entend aussi faire en sorte que « le pays ne tombe pas dans le désordre ».
« Il faudra rester vigilant parce qu’il faudrait prendre en compte qu’il y a certaines personnes qui ne se retrouveront pas dans cet accord. Mais pour ça, je demande aux responsables de faire tous leurs efforts pour tenir Haïti dans la stabilité », a déclaré le chef de l'Etat.
Et M. Martelly d'ajouter : « Je demande aux différents protagonistes, ceux qui utilisent la violence particulièrement, de comprendre qu’à chaque fois qu’il y a de la violence en Haïti, Haïti fait un pas en arrière. La démocratie, c’est ça, se positionner, se faire entendre. Mais évitons les casses, évitons l’incertitude, évitons de repousser les investisseurs parce que Haïti a besoin d’investissements. Il faut que la stabilité règne au pays. »
Président par intérim
Selon l'accord, il revient aux parlementaires d'élire, sous cinq jours, un chef de l’Etat par intérim. Durant cet intervalle, c'est l'actuel Premier ministre Evans Paul qui va gérer les affaires courantes.
Le premier défi revient donc aux députés et sénateurs de s'entendre sur le choix d'un président de la transition, une personnalité qui obtiendrait l'approbation de la majorité des acteurs politiques. Et ce futur intérimaire devra ensuite former un gouvernement ouvert aux diverses tendances des partis et de la société civile.
Autre défi de taille pour Haïti : composer un nouveau Conseil électoral provisoire. Même si l'accord signé comporte des dates pour les élections, seul ce conseil peut établir le futur calendrier électoral. Le mandat du régime de transition ne doit pas excéder 120 jours, mais relever tous ces défis en moins de quatre mois s'annonce plus que compliqué.