Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Ils sont venus réclamer justice. Justice pour le procureur Alberto Nisman ainsi que pour les victimes de l'attentat contre la mutuelle juive Amia sur lequel il enquêtait. Des milliers d’Argentins se sont rassemblées lundi soir à Buenos Aires, un an après le décès de ce magistrat qui avait accusé la présidente Cristina Kirchner de connivence avec l'Iran, suspecté d’être responsable de l’attaque tenue en 1994.
Nisman avait été retrouvé mort chez lui, une balle logée dans la tête. « On l'a tué pour le faire taire, pense Andrés, un lycéen de 15 ans. Il avait accusé le pouvoir, et nous voyons les conséquences de s'en prendre au pouvoir en Argentine. »
Archives déclassifiées
En un an, l'enquête sur cette affaire n'a pas avancé. Mais l'espoir renaît, avec la décision du président Mauricio Macri de déclassifier les archives la concernant et de libérer du secret les agents de renseignement. Noemí Sedaka, enseignante à la retraite, veut y croire : « Je ne sais pas ce qu'il peut y avoir dans ces archives, mais attendons. Maintenant, nous sommes plus confiants parce que nous avions tous le soupçon que le gouvernement antérieur avait quelque chose à voir avec sa mort. »
Dans un mois, les documents en question seront aux mains de la juge en charge du dossier. On verra alors si la justice peut avancer. Sur la mort de Nisman, mais aussi sur l'attentat contre l'Amia, et sur les accusations que le procureur avait portées contre Cristina Kirchner.