L’ex-secrétaire d’Etat Hillary Clinton, le sénateur du Vermont Bernie Sanders et l'ex-gouverneur du Maryland Martin O'Malley se sont retrouvés à Manchester, dans le New Hampshire, pour le troisième débat de l'année, à 43 jours du début des primaires. Un échange retransmis par la chaîne ABC.
Comme pour les deux derniers débats, Hillary Clinton a été l’objet de critiques virulentes de la part de ses poursuivants - elle est créditée de 56% des intentions de vote. Et c'est sur la politique étrangère que les échanges ont été les plus longs.
Le sort de Bachar el-Assad
Si tous les candidats veulent détruire le groupe Etat islamique, il y a un désaccord sur les moyens d’y parvenir, constate notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet : alors qu’Hillary Clinton estime qu’il ne sera pas possible de se débarrasser de l’EI tant que Bachar el-Assad sera au pouvoir, Sanders est d’un avis contraire : « Je pense qu’en Syrie, ce qui est le plus important maintenant est de détruire le groupe Etat islamique et après de se débarrasser d’Assad, cela vient en second. » Et ce même si Sanders a qualifié le chef de l’Etat syrien de « terrible dictateur ».
Hillary Clinton a pour sa part affirmé qu’elle n’enverrait pas de troupes au sol et continuerait de combattre les djihadistes dans le cadre d’une vaste coalition incluant des pays arabes : « Je crois que ce serait une erreur stratégique pour les Etats-Unis d’envoyer des troupes au sol, parce que c’est exactement ce que veut [le groupe] EI. Ils veulent que les soldats américains reviennent se battre contre eux, leur donnant de nombreuses autres cibles et une occasion de recruter. »
Vifs échanges sur le contrôle des armes
Hillary Clinton a aussi été attaquée par ses deux rivaux pour l’intervention américaine en Libye qui a laissé un vide politique dont les islamistes ont profité.
Faisant se télescoper diplomatie et sécurité nationale, la tuerie de San Bernardino a été évoquée par le troisième candidat, l'ancien gouverneur du Maryland Martin O'Malley, qui a stigmatisé les positions de ses deux adversaires sur la question du contrôle des armes, les accusant d’avoir changé d’avis après la mort de 14 personnes en Californie. Une accusation qu’a rejetée notamment Bernie Sanders.
L’économie et les questions sociales ont également été discutées, mais dans une moindre mesure. Fine communiquante, l’ancienne chef de la diplomatie américaine a conclu le débat par un tranchant et très actuel « Que la force soit avec vous », qui a eu son petit effet sur le public.