Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
La photo de l’équipe de football de l’Université du Missouri au grand complet a fait le tour des réseaux sociaux. Et c’est l’entraîneur qui a diffusé l’image. « La famille est unie », dit simplement Gary Pinkel, qui soutient le mouvement de grève de ses joueurs.
Les étudiants noirs, qui représentent la moitié des effectifs, ont décidé de ne plus participer aux activités sportives pour protester contre un racisme qui s’est exacerbé ces derniers mois. Insultes, répression policière sur le campus, une croix gammée dessinée sur la porte de la chambre d’un étudiant africain américain, autant d’actes « d’un racisme ordinaire dans l’indifférence générale », racontent les joueurs… Tout cela est arrivé dans les semaines qui ont suivi les manifestations de Ferguson, auxquels certains d’entre eux ont participé.
Cette grève et l’attention des réseaux sociaux et des médias nationaux ont fait sortir le président de l’université de son silence. « Je regrette de ne pas avoir pris conscience plus tôt de ce racisme systématique, écrit Tim Wolfe. Nous allons nous attaquer au problème ». Les excuses du président de l’Université du Missouri arrivent peut-être trop tard. Les étudiants demandent son départ.