Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
On appelle cela « l'effet Ferguson » : des policiers mis en cause après la mort d'un homme noir, entraînant une sorte de dépression collective. Leurs collègues hésiteraient désormais à procéder à des arrestations, tétanisés à l'idée de devenir les acteurs involontaires de vidéos virales. Résultat : ils ne font plus leur travail et le taux de criminalité est en hausse. C'est la théorie du directeur du FBI.
James Comey le reconnaît, il s'appuie sur son intuition, car aucune statistique fédérale n'existe aux Etats-Unis, ni sur le crime en général, ni sur les personnes tuées par la police. Les seules données disponibles sont compilées par des associations ou des journaux.
Pratiques policières
Cette thèse, très diversement appréciée par les responsables de la police américaine réunis à Chicago, a eu le mérite d'animer débat sur les pratiques des forces de l'ordre. La police est-elle raciste ? Les officiers utilisent-ils leurs armes sans réel motif ? Ont-ils peur des personnes qu'ils sont censés protéger ?
Les policiers sont d'accord sur le fait qu'il faut améliorer d'urgence les relations avec le public. Une prise de conscience qui arrive tard et sous la pression de la rue, excédée à la fois par les violences policières et le nombre de crimes en hausse dans les grandes métropoles.