Sandra Torres, âgée de 60 ans et ancienne épouse du président Alvaro Colom (2008-2012), est arrivée deuxième au premier tour de l’élection présidentielle au Guatemala le 6 septembre dernier. Avec 19,76 % des voix, elle s'est placée derrière Jimmy Morales, favori de cette élection. L’humoriste et comédien, sans aucune expérience politique, s’est imposé au premier tour à la surprise générale. Les Guatémaltèques ont réagi dans les rues et dans les urnes aux scandales de corruption qui frappent la classe politique traditionnelle.
Une classe politique dont fait partie Sandra Torres. Ce n’est pas la première fois qu’elle se présente à une élection. En 2011, elle avait déjà présenté sa candidature à l’élection présidentielle de 2012 pour le parti de l’Union nationale de l’espoir (UNE, social-démocrate). Mais comme la Constitution du pays, dans son article 186, interdit aux parents du président de se présenter, le couple avait décidé de divorcer. Objectif : permettre à Sandra Torres de succéder à son mari, Alvaro Colom, lui-même dans l’impossibilité constitutionnelle de se représenter.
Une candidature rejetée pour « fraude déguisée » en 2011
Mais sa candidature avait été rejetée le 8 août 2011 par la Cour constitutionnelle. Cette décision de divorcer avait été jugée comme étant une « fraude déguisée ». Sandra Torres avait alors affirmé n’avoir agi que par « amour pour le peuple ». Sauf que son parti de l’UNE s’était retrouvé sans tête d’affiche pour le scrutin, offrant un boulevard à Otto Pérez Molina. Mais le 3 septembre dernier, le président Otto Pérez a dû démissionner après la révélation de son implication présumée dans le scandale de corruption La Línea. Il est toujours placé en détention provisoire, accusé par la justice d’être l’un des cerveaux de cette affaire.
La contestation citoyenne contre la corruption au Guatemala, plutôt urbaine, a profité au candidat Jimmy Morales qui a connu une ascension fulgurante pendant la campagne électorale. Mais Sandra Torres, « qui incarne les programmes sociaux » de l’ancien président Alvaro Colom, selon le journaliste Paulo A. Paranagua, devrait récupérer l’électorat rural. Et elle dénonce, notamment sur Twitter, l'« attitude sexiste et misogyne » de son adversaire qui, selon elle, « manque de solutions » :
Mi-octobre, Sandra Torres a accusé Jimmy Morales de recevoir des financements d’« amis » anciens militaires. Des accusations que Jimmy Morales a jugées « fausses et lâches ».
A lire aussi, sur RFI, le portrait de l’adversaire de Sandra Torres à l’élection présidentielle : « Jimmy Morales, l'humoriste à qui sourit le pouvoir ».