Avec notre correspondant à Mexico, Patrick-John Buffe
Treize criminels extradés en même temps : c’est du jamais vu depuis que le président Peña Nieto a assumé le pouvoir. Jusqu’à maintenant, il s’était toujours montré réticent à l’envoi aux Etats-Unis de délinquants réclamés par la justice américaine. Il craignait qu’ils ne reviennent pas au Mexique purger leur peine.
Voilà pourquoi, durant les trois dernières années, son gouvernement n’a permis l’extradition que de 130 délinquants. Une pratique sans comparaison avec celle de son prédécesseur, Felipe Calderon, qui, lui, avait livré aux autorités américaines plus de 600 criminels, parmi lesquels plusieurs barons de la drogue.
L’actuel revirement opéré par le président Peña Nieto n’est pas étranger à l’évasion spectaculaire, en juillet dernier, du leader du cartel de Sinaloa, le Chapo Guzman, dont les Etats-Unis avaient demandé l’extradition. A partir de là, Washington a sans doute exercé de fortes pressions pour que le Mexique accélère et flexibilise désormais ce processus judiciaire, dans le but notamment de ne pas laisser aux criminels le temps de s'échapper. On peut donc s’attendre à ce que les autorités mexicaines préparent rapidement de nouvelles personnes à extrader.