Avec notre correspondante à Montréal, Marie-Laure Josselin
« Je lance officiellement la fondation Raif Badawi pour la liberté. » Depuis l’Allemagne où elle fait actuellement une tournée pour avoir des appuis, Ensaf Haidar, la femme du blogueur, a lancé la fondation basée à Montréal qui se veut un centre démocratique pour la liberté d’expression dans le monde arabe.
Une plateforme va être créée avec des recherches universitaires disponibles, ou encore toutes les données et engagements de chaque pays liés à la liberté d’expression et liberté de presse. Il y aura aussi des conférences, des ateliers et des colloques.
Le but est d'informer et d'éduquer. « Nous voulions créer une plateforme ouverte dans le monde arabe à l’intention des journalistes et des blogueurs pour leur donner accès à des outils pertinents et utiles à leur travail, voire au moins à la simple émergence de ce métier dans leur pays », explique Evelyne Abitbol, la directrice générale.
Le comité est composé d’une trentaine de personnes : activistes, écrivains, journalistes, politiciens, défenseurs des droits de l’homme. Mais aussi, comme membres honoraires selon les organisateurs, le prix Nobel Desmond Tutu ou encore l’écrivain Salmane Rushdie.
« C’est peut-être une pression supplémentaire, mais c’était un souhait de Raif de monter même une école et de faire de la formation dans tous les pays arabes, relate Mme Abitbol. Ce qu’on voulait aujourd’hui, c’est réaliser son rêve. De là où il se trouve, j’espère qu’il le saura. »
Après un livre rassemblant ses écrits publiés en juin, la pression continue, en vue d'obtenir la libération de Raif Badawi. Chaque vendredi, des vigies se tiennent à Sherbrooke, la ville qui a accueilli la famille du blogueur.