Avec notre correspondante au Québec, Pascale Guéricolas
Devant l'Assemblée nationale du Québec, la silhouette esquissée à la craie de Raif Badawi sur le trottoir incite les passants à laisser des mots ou des dessins de soutien.
Le dessinateur Francis Desharnais se sent solidaire de la cause défendue par le Saoudien emprisonné dans son pays. « Depuis Charlie Hebdo, on parle beaucoup de liberté d’expression, on en a ici un exemple vraiment probant », soutient-il.
Les Québécois multiplient depuis janvier dernier les rassemblements et les messages de soutien à la famille Badawi. Pendant ce temps, le gouvernement du Canada garde le silence, au grand déplaisir d'Agnès Maltais, député du Parti québécois. « L’argument principal du Canada pour ne pas intervenir, c’est qu’il n’est pas canadien. Alors la proposition qu’on a faite au gouvernement c’est de lui décerner un certificat de sélection du Québec, donc d’en faire un Québécois d’adoption. Il s’agit de forcer le gouvernement de Stephen Harper à s’impliquer dans ce dossier », explique l’élue.
De son côté, Amir Khadir, député de Québec solidaire, souligne les liens commerciaux entre le Canada et l'Arabie saoudite, qui viennent de conclure un accord commercial d'armement de 15 milliards de dollars.
La famille Badawi retient son souffle ce vendredi, comme tous les vendredis. C'est ce jour-là que Raif doit subir les 50 coups de fouet hebdomadaire de sa condamnation.