Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
La décision de la Cour suprême saoudienne a claqué comme un coup de fouet. Depuis quatre mois Ensaf Haïdar, l’épouse de Raif Badawi, attendait avec impatience, mais aussi avec angoisse cette décision. Elle est abasourdie. Amnesty International a dénoncé « une journée noire pour la liberté d’expression ». Les juges saoudiens sont donc restés inflexibles, intransigeants : dix ans de prison, 1 000 coups de fouet et 240 000 euros d’amende.
Les observateurs à Riyad estiment que le contexte en Arabie saoudite ne joue pas vraiment en la faveur de Raif Badawi. Les autorités saoudiennes sont en effet plus préoccupées par la guerre menée contre des rebelles chiites au Yémen et la menace terroriste de l’organisation Etat islamique sur leur territoire.
Il resterait quand même un dernier espoir : la grâce royale accordée par le roi Salman à l’occasion du ramadan qui débute dans dix jours. Mais auparavant, c’est la tradition, tout prisonnier doit faire amende honorable : exprimer par écrit ses regrets et les adresser au roi.