Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Signe le plus récent de son intérêt pour un nouvel essai - ce serait son troisième depuis 1988 -, sa visite impromptue samedi 22 août à la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, chef de file de la gauche. Ayant décidé elle-même de ne pas se présenter au grand regret des progressistes, Joe Biden a voulu savoir s'il aurait son soutien. La gauche est certes représentée par le socialiste Bernie Sanders, mais ses chances de décrocher la nomination sont minimes. L'électorat américain reste centriste. Hillary Clinton le sait bien et s'efforce donc de ne pas se « gauchiser » à outrance.
Normalement, personne ne songerait à contester l'investiture à l'ancienne secrétaire d'Etat. Mais depuis l'affaire des courriels et l'enquête du FBI, la police fédérale, sa popularité est en chute libre : 52 % des Américains la juge malhonnête et peu digne de confiance. Ces sondages donnent des ulcères au leadership démocrate, d'où le soudain attrait d'une candidature de Joe Biden, plutôt populaire, plutôt progressiste mais point trop, et beaucoup moins controversé que Hillary Clinton. Mais le vice-président n'a ni organisation opérationnelle, ni gros donateurs. S'il décide d'être candidat, comme le souhaitait son fils récemment décédé, il devrait le faire avant le premier débat démocrate du 13 octobre.